Loc-Maria-Lann en PLABENNEC

La chapelle
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Locmaria-Lan, formé avec le mot breton "lok " "lieu consacré" - ecclesia Beatae Mariae de Landa, en 1363, était une chapelle dépendante de Plabennec ( une trève) et lieu sacré depuis probablement la préhistoire. On y trouve des traces de l'époque romaine, la fondation de la première chapelle chrétienne remonte au XIe siècle. une exposition permanente d'objets trouvés sur le site se tient dans la chapelle.

Un petit livre " Loc-Maria en Plabennec" relate l'histoire de la chapelle grâce à de vieux écrits, des archives, des objets de fouilles et des sculptures.

Les membres de l'association  Mignoded Locmaria, présidée par Sylvie Ogor, organisent diverses activités culturelles : concerts, expositions d'art sacré, rencontres de catéchèse.

L'événement majeur de l'année est le pardon traditionnel de la chapelle  le dernier dimanche d'août avec messe le matin, l'après midi est consacré aux jeux interquartiers avec en plus les traditionnels jeux de dominos et la pétanque, les bénéfices servent à rembourser les prêts des travaux des vitraux.

Association MIGNONED LOCMARIA
Entretien et restauration de la chapelle LOCMARIA, Plabennec
Mairie de Plabennec - 29860 PLABENNEC

Le calvaire
  Un magnifique calvaire se dresse à l'entrée du cimetière, il compte dix personnages. Les armes rectangulaires, en face sud, représentent la famille du Duc de Rohan et la famille Carman-Lesquelen, et en face nord, les Carman-La Forest.

Vous noterez  la modestie des grands de cette époque où les armes des Rohan sont placées au dessus du Christ.

 

 

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Famille du Duc de Rohan

Famille Carman-Lesquelen.

Famille Carman-La Forest


Les 12 saints en bois du XVIe qui ornaient le porche de l'église se trouvent maintenant à l'intérieur de la chapelle.

Le clocher est de style renaissance et aurait un frère jumeau à l'église de Gouesnou..

Le maître autel en pierre de kersanton "à grain fin" est finement ouvragé, avec une frise de feuillages découpée et évidée. Le retable est en bois sculpté et date de 1682.

Au XVIe siècle, les familles Carman-Lesquelen et Lescoët agrandissent de la chapelle de trois travées. A l'extérieur au dessus de la porte ouest, on trouve le blason de la famille du Beaudiez, seigneur du manoir du Rest et donateur de la chapelle en 1450.

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La famille de Lescoët 

 La famille du Beaudiez

 
La petite histoire

    La chapelle actuelle de style gothique doit dater de la fin du XIIe ou XIIIe siècle, pour la moitié ouest, et du début du XVIe, pour la partie Est. Après 1696, la trêve n'a plus eu de prêtre nommé par l'évêché de St Pol de Léon.

      La paroisse de Plabennec désirant accaparer les 1200 livres de rente de la trêve, les "trèviens" de Loc-Maria défendirent leur cause lors du procès de 1735, citant plusieurs titres faisant remonter l'église à plus de cinq siècles.

     La liste des prêtres de 1457 à 1696 est connue. A cette époque, il y avait un tabernacle, une messe matinale, grand-messe et vêpres tous les dimanches et fêtes. Le jour du pardon, il y avait procession avec croix et bannières.

     Un cimetière entourait la chapelle, qui avait un ossuaire, des confessionnaux, chaire à prêcher, sacristie, horloge, salle de délibérations, archives remplies de titres, et dans un coffre fort à 3 clefs, plus de 6000 livres d'effets et d'argenterie.

     Proche de cette église, dans le bourg de Loc-Maria, il y avait une maison curiale ( presbytère)qui contenait plusieurs appartements.

"Ce presbytère existe toujours, si le toit est changé, la charpente est d'origine. Le fournil voisin a toujours ses ardoises épaisses et même sa porte, l'écurie des prêtres la jouxte".

      Le procès entre Plabennec et sa trêve a duré très longtemps et seul un chapelain assurait le service de la chapelle jusqu'à la révolution de 1789.

    Le châtelain du manoir du Rest, Michel Jean Baptiste du Baudiez, ayant émigré, a vu ses biens mis en vente publique comme biens nationaux. Jérôme Berthomme se porta acquéreur. Il acheta aussi la chapelle et ses dépendances pour 4000 F en 1799. Le calme revenu, M. Hyacinthe le Bescond de Coat Pont, veuf depuis 1819 d'Armande Rosalie Berthomme, fille de Jérôme, revendit en 1828 à la fabrique (1) de Plabennec les ruines de la chapelle pour 761,75 F, le trésorier était François Le Gall du Mendy.

     La chapelle n'avait plus de carreaux, la charpente était en mauvais état. Les grands arbres (sapins, ormes et frênes de haute futaie) avaient disparu. Miorcec de Kerdannet, en 1836, remarquait ses arceaux gothiques et les piliers de la nef sans voûte à soutenir. Des guirlandes de lierre s'y mariaient aux colonnes.

    Cependant la chapelle ne put être relevée de ses ruines qu'en 1841, ainsi que certifie la plaque du pignon, avec M. Le Bars curé, JL Chopin maire, FM Abiven trésorier.

Yves Priser

 

EXTRAITS DE "VOYAGES DANS LE FINISTÈRE EN 1829, 1830 ET 1831 " Par J.F. Brousmiche. Éditions Morvran.

Loc-Maria.

      En se promenant dans la commune de Plabennec il convient d'aller voir et admirer l'élégant clocher de Loc-Maria qui, frappé par la foudre, a, par les soins de la fabrique, été réparé en 1830. Grâces lui en soit rendues, car elle a fait preuve de goût en essayant de conserver cette gracieuse pyramide. Sous le clocher, entouré d'arbres au vert feuillage, sont les débris de la chapelle ; là, les ogives sont enterrées sous les pierres qui les couvrent ; là, parmi les colonnes brisées, parmi les ruines que peu d'années ont faites, on peut remarquer un autel qui ne le cède, ni en élégance, ni en richesse de travail à ceux de l'église du Folgoat ; là, encore, on trouve, à l'entrée du cimetière, l'une des croix en Kersanton les mieux sculptées du pays de Léon, où ces monuments sont si communs.

     A peu de distance de Loc-Maria est le manoir du Rest, joli manoir moderne entre cour et jardin, avec grilles, chapelle, avenues, bois ombreux. C'est une habitation confortable, mais dont la vue est bornée.

     Le bourg de Plabennec a vu naître un auteur bas-breton. C'est un sieur Le Jeune qui a consacré son existence à l'éducation de la jeunesse. Il a composé plusieurs ouvrages dans le dialecte celtique, entre autres une grammaire dans laquelle il a suivi la marche de l'abrégé de Lhomond ; il s'est aussi beaucoup aidé du P. Grégoire de Rostrenen. A sa grammaire, Le Jeune a joint quelques éléments d'arithmétique et des modèles des actes et des contrats les plus usités. On doit à Le Jeune des remerciements et l'on n'apprécie pas assez les services par lui rendus au pays.

 

(1) Fabrique = conseil paroissial élu ou nommé ( Conseil des fabriciens )

 
 
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