Évolution de la population de PLABENNEC

 

Avant la révolution

UNE POPULATION IMPORTANTE, MAIS EN BAISSE. 

Importante par sa taille, la paroisse de Plabennec l'est également par le chiffre de sa population qui, à la veille de la révolution, s'élève à environ 3500 habitants.

Cependant Plabennec est à cette époque en phase de déclin démographique, surtout très sensible dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle.

Après avoir franchi par deux fois le cap des 4200 habitants, vers 1720 et 1740, elle est victime après 1740 de crises importantes, souvent provoquées par des épidémies de typhus et de dysenterie. C'est à Brest, et plus précisément au port, sur les vaisseaux des escadres royales, qu'il faut rechercher les foyers de ces épidémies. En effet, certaines années, en fin de campagne navale, plusieurs navires comptent à leur bord plus de malades que d'hommes valides. Il arrive alors que, les hôpitaux brestois ne disposant pas des infrastructures suffisantes, l'on évacue les malades vers les hôpitaux voisins, ce qui a pour seul résultat de répandre la maladie. D'autre part, les vêtements des marins décédés sont souvent vendus sur la place publique, sans même avoir été lavés. La population pauvre, heureuse de trouver des vêtements à bon marché, les achète et est rapidement frappée par ces fléaux. Par ailleurs, comme beaucoup d'hommes des paroisses voisines de Brest, y compris Plabennec, viennent travailler au port, on comprend que la maladie se répande. 

Ces épidémies se propagent d'autant plus rapidement et avec d'autant plus d'intensité que certains facteurs aggravant viennent s'y ajouter : fatigue physique, disettes dues aux mauvaises récoltes, froid... La médecine n'est alors d'aucun secours. Il n'existe à la campagne, ni médecin, ni traitement efficace, et bien souvent la "fièvre pestilentielle... inflammatoire, putride, terminait la vie par la gangrène, le quatrième ou le cinquième jour".

Bulletins diocésains.

Kersaint.

Archives départementales.Cambry.

 Voyage dans le Finistère. 

C'est en 1741 que ce type d'épidémie a fait le plus de ravage : 256 morts à Plabennec, 210 à Plouvien pour environ 1500 habitants. Mais la "maladie de Brest", comme on appelle à l'époque le typhus et la dysenterie, frappe régulièrement durant toute la seconde moitié du siècle.

La période 1765-1790 est catastrophique pour Plabennec. Épidémies, disettes, froid, tout se conjugue pour faire chuter la population. Citons quelques chiffres 

- 1766 - 170 morts

- 1776 - 142 morts

- 1779 - 220 morts (dont 92 enfants de moins de 1 an)

- 1780 - 172 morts

- 1789 - 180 morts

Au cours de cette période, on ne relève que 4 années où les naissances l'emportent sur les décès et le solde naturel au bout de ces 25 années affiche un déficit de 500 habitants.

La mortalité totale est d'environ 800 morts en 25 ans. C'est donc une population fatiguée, usée, qui aborde la Révolution.

Archives municipales. Plabennec et Plouvien.

Plabennec dans les guerres napoléoniennes.

Voici les noms des jeunes de Plabennec, décédés au cours des guerres napoléoniennes en ( Italie, Espagne, Portugal)

1806 :

Treguer effectuait son Service Militaire dans l'armée d'Italie quand il fut blessé. Il mourut des suites de ses blessures à l'hôpital militaire de Padoue (Italie) le 21 mars 1806.

1809 :

Charles François Le Bris, fils de Jérôme Le Bris et Marie L'Hostis originaire de Plouvien, grenadier à la 1ère compagnie du 116e régiment d'infanterie, est décédé à Saragosse (Espagne), le 14 février 1809 à 4h du matin, des suites de plusieurs blessures reçues au siège de la ville.

Ténénan Hamon, fils de Ténénan Hamon et Marie-Anne Morvan, chasseur à la 2e compagnie du 2e bataillon de la 2e Légion, est décédé à l'hôpital des Récollets de Pampelune, le 23 mars 1809, par suite de fièvres. Il était né le 31 juillet 1789.

Yves Cosden, engagé dans d'Allemagne où il remplissait les fonctions de voltigeur au 72ème régiment de ligne, 2e bataillon, atteint de fièvres au mois d'août 1809. Il entra à l'hôpital Civil Universel de Vienne le, 4 août, et y mourut après une longue agonie, le 11 septembre 1809.

1810

François Boucher, né le 1er novembre 1790, fils de Jean Boucher et Jeanne Charetteur, fusilier au 3e bataillon, 2e compagnie, 14e régiment de l'armée d'Espagne, est mort par suite de fièvres à l'hôpital militaire de Saragoit.

1811

Jean Quidelleur, célibataire, fils de Gabriel Quidelleur et Jeanne Vénoden, engagé, fusilier à la 4e Compagnie, 4e bataillon du régiment des fusiliers chasseurs de la Garde Impériale, a été touché sur le champ de bataille d'Arvalan (Espagne) et est mort des suites de ses blessures, le 25 mai 1811.

1812

François Balanant, fusilier au 121e régiment de ligne, 4e bataillon, 1e compagnie de l'armée d'Aragon fut atteint de phtisie pulmonaire et entra à l'hôpital de Castillon de la plana (Espagne) où il mourut le 7 juin 1812.

Tous les conscrits n'avaient pas l'âme des héros, tous ne désiraient pas mourir aux champs d'honneur d'Austerlitz ou d'ailleurs. Les désertions furent nombreuses en Bretagne. A Plabennec, on en trouve quelques cas, qui posèrent des problèmes à la municipalité :

En 1807, J. Rochart, garde-côte, a déserté et a été condamné (à quoi ?, nous ne le savons pas).

En 1808, deux conscrits, J.Menez et P.Keraudy, refusent de se rendre aux armées. La garnison vient les chercher à Plabennec et, comme cela se faisait dans de telle situation, elle demande à être logée chez les parents des déserteurs. Or, ceux-ci sont mendiants et ne peuvent nourrir les soldats. La commune supporta les frais de recherche.

En 1810, un autre conscrit de Plabennec déserte. La garnison vient une nouvelle fois à Plabennec. Cette fois encore, les parents du déserteur sont mendiants. La garnison s'installe alors à l'auberge de Gabriel Plougerné, le temps des recherches. L'aubergiste se voit obligé de nourrir et loger pendant plusieurs jours plusieurs soldats. Le 13 mai 1810, il vient se plaindre à la municipalité, du manque à gagner de cette réquisition. La mairie s'engage à payer tous les frais de recherche.

 

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