Le cadre de vie d'autrefois à PLABENNEC et les voies de communications. | ||||
LE CADRE DE VIE : LE BOCAGE. Le caractère essentiel du paysage à cette époque est celui du bocage avec pour conséquence une impression d'isolement, de solitude, de cloisonnement liée à l'existence de nombreux talus, à la dispersion de l'habitat et aux difficultés de communication. |
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Quant aux bois, ils ne représentent au XVIIIe siècle qu'une part infime de la superficie de la paroisse. En 1832 encore, lors de la parution du premier cadastre de Plabennec, ils totalisent moins de 150 hectares. Le plus souvent accrochés aux pentes des vallées, ils n'existent généralement qu'à l'état de bosquets. Seul celui de Lesquelen retient l'attention. Au XVIIIe siècle, il occupe un territoire de 50 à 70 hectares et s'étend de Cléongar à Traon David et Coz Moguérou (1). |
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b ) Un habitat dispersé. |
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Autre phénomène classique du bocage, la dispersion de l'habitat. Sur
toute l'étendue de Plabennec on trouve environ 250 villages et hameaux, isolés les uns
des autres. Certains de ceux-ci ont disparu de nos jours :
Le Cann près de Kermorvan, Mescoat Menez-Crenn, Feunteun-Coat (près de Kersaint), Pennaneac'h ou Pennanc (près de Locmaria), Prat-Talveze (près de Gouesnou), Cozquer-Salaun, Cozilis (près du Leuhan) (3) Si la plupart des villages ne comptent qu'une ou deux maisons, quelques-uns groupent pourtant plusieurs fermes et sont très peuplés comme l'Ormeau, Le Vourc'h, Lanorven. Suivant les époques, il y a eu variation dans le nombre de pôles. Lesquelen a sans doute été le premier pôle important au Moyen Age. Puis Locmaria et le bourg de Plabennec se sont développés, surtout ce dernier, placé sur la Voie Royale de Brest à Lesneven, alors que les autres se sont trouvés à l'écart des routes importantes. Tous deux sont des centres religieux et possèdent une église et un cimetière. Le bourg de Locmaria ne regroupe que quelques fermes autour de l'église et du cimetière et, sans ces témoins religieux rien ne le distingue d'un autre village. Le bourg de Plabennec, qu'on désigne parfois encore dans les documents de l'époque sous le nom de Guycabennec, (4) forme par contre une véritable "agglomération". Oh ! bien sûr, il n'y a pas en s'y promenant, grand risque de s'y perdre mais, tout de même, il représente bien plus qu'un simple village. Bien placé sur la route de Brest à Lesneven, il regroupe une trentaine de maisons, des auberges, des échoppes d'artisans, une école, mais aussi des fermes, ce qui lui donne un aspect bien rural. La plupart des logements sont couverts de chaume, bien que déjà se remarquent quelques couvertures d'ardoises comme celle de l'école, tenue par le clergé, située près de l'église. La première école, en tant que telle, a d'abord été communale, construite en 1849, dirigée quelques années plus tard par les Frères de Ploërmel. Hormis cette église, récente puisqu'elle ne date que de 1720, il n'existe aucun monument particulier. c) Des chemins de fortune. "Tous les chemins mènent à Rome" affirme un dicton. Encore convient-il de bien choisir la saison, car, à Plabennec, en hiver, certains chemins ne mènent nulle part. (5) Pour circuler d'un point à un autre, il existe deux types de voies de communication : les grands chemins et les chemins creux. Les grands chemins sont des voies importantes reliant les paroisses entre elles. Ils sont entretenus par les habitants qui y travaillent régulièrement lors des "corvées", impôts payables en journées de travail. Ils sont donc empierrés et des ponts franchissent les rivières. Cependant, leur état laisse parfois à désirer et si, l'été, ils sont praticables, plusieurs se transforment dès les pluies d'automne en d'épouvantables bourbiers, dans lesquels il ne fait pas bon s'aventurer à pied. Le chemin de Plabennec à Kersaint est de ceux-là. Inondé de distance en distance, on ne l'utilise si possible qu'à cheval. Quant au chemin de Plabennec à Guipavas, qui débute à Lanoster, il ne faut pas y songer, il est impraticable tout l'hiver. Les exemples de ce type sont nombreux. Le chemin de Ploudaniel est, quant à lui, réputé dangereux ; c'est qu'il passe sur les chaussées fort étroites des moulins de la Motte et du Leuhan. En hiver, il y a grand risque de voir glisser sa charrette et ses chevaux dans les écluses ou les étangs. En certains endroits ce "grand chemin" n'est pas bien large. A Creac'h Voudenn par exemple, la voie ne dépasse pas 2 m 50. Deux charrettes ne s'y croisent même pas. Ne noircissons pas de trop le tableau ; il existe au moins une bonne route, le grand chemin ( la route royale ) qui relie Brest à Lesneven, puis St Pol, siège de l'évêché. Axe important, il est praticable, hiver comme été, par les piétons, les cavaliers, les charrettes et les diligences, à condition de bien s'accrocher et de ne pas craindre les cahots. Les chemins creux sont généralement des voies secondaires qui partent des grands chemins vers les villages isolés, ou des fermes vers les champs. Bordés de hauts talus, ce sont généralement de simples chemins de terre, avec en hiver tous les inconvénients liés à l'eau. Mieux vaut à cette époque passer à travers champs ou monter sur les talus. Imaginez les problèmes que pose, après un décès, le transport du corps quand il faut, à pied, porter le cercueil depuis une ferme isolée jusqu'au bourg de Plabennec ou celui de Locmaria.
(0) - Fréminville : Antiquités de la Bretagne.(1) - Cadastre de 1832. Plabennec. (2) - Archives Municipales de Plouvien. Délibération du Conseil Municipal. 1790. (3) - Cadastre de 1832 et Archives Municipales de Plabennec (il faut signaler que certains villages ne datent que du siècle dernier: Penvern, Kervennec, Stenanc'horn). (4) - Guycabennec : le bourg d'Abennec. (5) - Ceci est également vrai pour les autres paroisses. |
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