Évolution du nom de PLABENNEC

Plabenneg en breton "moderne".

      Le premier nom connu de ce lieu est : * "Parochia Albennoca, XIe siècle ; Plobennec, Guitabnec (= Guicabnec), 1173 ; Plebs Apennoc, Ploeapennoc, 1265 ; Ploeabennoc, 1282 ; Plouabennec et Ploeabennec au Moyen-âge, Guigabennec, 1378 ; ( ploe ou plou "paroisse", ou gui "bourg" du vieux breton gwik, et éponyme d'un saint breton Abennec, Abennoc)".

      Pourquoi autant d'orthographes pour un même lieu ? Pour Plabennec comme pour beaucoup d'autres bourgs. Le latin sera abandonné au profit du Français ou aux langues locales. L'écriture du nom n'est pas déterminé, le scribe le copie suivant l'oral entendu, et selon ses critères personnels.  Durant des siècles, le breton évolue, ainsi que la phonétique  des noms.  Dans un même document ancien, nous trouvons plusieurs orthographes pour le nom d'un village ou d'une famille. L'ensemble de la population était illettré, personne n'était en mesure de contester l'orthographe, et les ratures de documents n'étaient pas à la mode.

    Il faut imaginer un greffier de Rennes ou de Nantes, de langue romane, écrivant un document dicté en breton à Plabennec ou à Brest, même avec un interprète le résultat ne pouvait être qu'approximatif.

    Encore de nos jours une syllabe en breton ne fait pas le même son en français ; exemple simple et le plus courant, pour les noms se terminant par E.N comme LESNEVEN, en breton traditionnel la prononciation est : LesneVENNE, ou LesneVIN pour le moderne ; un français ou belge ou suisse de langue romane, prononcera : LesneVENT ou LesneVENNE, et c'est ce que l'on entend régulièrement à la radio et à la télévision nationale, alors ....il ne faut pas s'étonner de l'évolution rapide des noms autrefois.

    S'il n'est pas facile de corriger les noms de lieux déformés par les outrages du temps, pour leur redonner un sens originel. Est-il tolérable que des responsables de l'Équipement ou des communes laissent afficher des noms de lieux orthographiés de façon fantaisiste, en mi-français, mi-breton et qui ne veulent plus rien dire alors que les anciens connaissent bien le lieu et sa signification précise dans la langue locale. Serions-nous devenus aussi illettrés qu'il y a 800 ans ?

 

* Dictionnaire de communes, trêves et paroisses du Finistère ----- Bernard Tanguy 1990 

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